Depuis 1996 • Association de capoeira Angola

Périodes et sources historiques du jeu de capoeira

Une synthèse des documents et des périodes historiques permettant de comprendre l'évolution du jeu de capoeira, les types de sources disponibles, leurs biais et les moments de mutation qui structurent l'histoire de cette pratique.

Nous cherchons dans les traces du passé de quoi améliorer notre vision du jeu de capoeira. Mais les capoeiristes, toujours flexibles, ont adapté ce qu’ils faisaient à leur temps. Pour comprendre les documents, il faut saisir la façon de voir de ceux qui les ont rédigés, et les raisons de faire de ceux dont ils parlent. Pour éviter les fausses pistes, les rapprochements arbitraires, les confusions ridicules, il faut définir ce que nous cherchons et garder une claire conscience du moment décrit par le document. L’instrument de cette conscience, c’est le regroupement des faits en périodes.

Sommaire des questions traitées

  • Quels documents pour quelle enquête?
    • Objectifs.
    • Capoeiragem et jogo de capoeira.
    • Base de documentation.
    • Précautions.
  • Pourquoi répartir les documents en périodes?
    • Durée d’une période.
    • Moments de mutation.
  • Présentation des périodes.
    • Période coloniale jusqu’à 1808 : à la recherche de traces.
    • Vers un Brésil indépendant, 1808-1831 : premiers documents.
    • 1831-1865 : aucune information sur le jeu de capoeira.
    • 1865-1893 : les capoeiras, un problème de Rio de Janeiro.
    • 1893-1930 : la Vieille République à la recherche d’un sport tropical.
    • 1930-1964 : deux stratégies pour la promotion du jeu de capoeira de Bahia.
    • 1965-1985 : la capoeirologie sous la dictature.
    • de 1985 à l’actualité : l’implication de l’université.

Quels documents pour quelle enquête?

Objectifs

Nous cherchons dans l’histoire des compléments aux enseignements que nous avons recueillis de nos maîtres et des autres capoeiristes, dans le but de

  1. distinguer, dans les usages, les techniques et les enseignements, ce qui est fondamental de ce qui est contingent, ce qui passe de ce qui reste;

  2. identifier ce qui s’applique à plusieurs arts martiaux et sports ou danses de combat et ce qui est particulier au jeu de capoeira;

    [Cet objectif est un produit de notre époque. Autrefois, la capoeira a pu représenter au Brésil la lutte corporelle et la défense personnelle en général, et ses pratiquants absorber toutes les techniques des pratiques similaires d’autres pays, empruntant sans remettre en cause leur identité, que le milieu relativement étroit dans lequel ils se trouvaient confirmait sans cesse. Aujourd’hui beaucoup des pratiques sont présentes sur les mêmes territoires, et s’identifient par leurs différences.]

  3. récupérer des techniques et modes d’organisation abandonnés dans une phase précédente, qui pourraient à nouveau satisfaire des besoins.

Capoeiragem et jogo de capoeira

Il nous paraît nécessaire de distinguer

  • le capoeira, terme qui désigne, au milieu du dix-neuvième siècle, l’individu qui exerce dans la rue des violences, que ses contemporains n’expliquent pas par un motif évident comme le vol, l’extorsion, la vengeance ou la jalousie, et
  • le jeu de capoeira, que des voyageurs décrivent au début du même siècle, dans lequel des gens qui ne sont pas nécessairement des capoeiras testent leur capacité à esquiver la violence, dans un espace et un temps plus ou moins bien délimités par des signaux conventionnels comme par exemple la musique, ou des exclamations dont le sens est connu de tous.

Pour jouer dans la ronde du jeu de capoeira, on adopte momentanément le comportement antisocial des individus capoeiras.

Distraction et preuve d’aptitude à la survie dans un espace dangereux, le jeu de capoeira est ouvert en principe aux individus capoeiras, comme à tout autre personne qui accepte les limites qu’impose la collectivité temporaire des joueurs présents.

On comprend bien que l’un et l’autre relèvent du jeu. Il y a un certain plaisir ludique, chez ceux qui ne bénéficient pas des bienfaits de la société à en perturber le fonctionnement, et éventuellement à affronter les forces de l’ordre. On le constate dans beaucoup de sociétés qui connaissent des différenciations sociales, particulièrement à l’occasion des fêtes, qui délimitent implicitement un espace de jeu. Mais dans ce qu’on appelle jeu de capoeira, les deux joueurs consentent à l’affrontement, et il se forme autour d’eux une ronde qui les encourage, et éventuellement chante et frappe dans les mains; alors que l’activité des individus capoeiras évoque des passants innocents qui s’enfuient ou sont victimes d’agressions. Les observateurs emploient une expression ou l’autre pour un événement donné selon leur propre degré de participation à l’affaire et selon leurs propres critères; mais l’expression jeu de capoeira correspond toujours à un degré de participation supérieur des présents.

Le degré de consensus peut varier au cours d’un même événement. Une action que certains trouvent abusive, et le conflit devient pour de vrai, c’est-à-dire que les combattants ne contrôlent plus leur agressivité (Rugendas 1835). Soit que l’éthique du jeu exige qu’on rappelle sans cesse ce danger, soit que ces pertes de contrôle collectif soient fréquentes, cette éventualité fait partie de la plupart des relations du jeu de capoeira, sauf celles des autorités de l’époque moderne qui tentent de l’organiser en sport de combat soumis à un ensemble de règles.

Si l’on classe les événements selon la participation active des présents, ce que nous cherchons se trouve nettement du côté de la forte participation. En effet, celle-ci signifie un accord sur les limites à l’expression de la discorde que le jeu de capoeira institue. Selon une de nos hypothèses, ces consensus locaux se renégocient dans chaque jeu. Rien n’oblige personne à participer, ni au jeu, ni à la ronde qui l’entoure. Si une capoeira ne plaît pas, on n’y vient pas, on l’évite. Les formules qui ne réunissent pas un nombre suffisant de participants s’épuisent d’elles mêmes. Il n’en va pas de même pour les perturbations que l’on subit, sans vouloir y participer, même si l’on attache de l’importance à sa capacité à pouvoir s’en sortir sans dommages. La transmission et l’actualisation des valeurs, des formes de contrôle social et des tactiques de jeu, y compris les techniques corporelles, se fait principalement dans les affrontements consensuels.

La musique institue et organise cette participation, transformant l’assistance du jeu en choeur dirigé par une personne et généralement par un groupe, tout en affirmant la particularité de l’espace et du temps du jeu.

Usage péjoratif de capoeira

Jusqu’à une époque récente, capoeira avait un sens très péjoratif, avec à peu près les mêmes usages que le terme voyou en français. Bien qu’il y ait, en portugais, d’autres mots pour désigner ces gens, il servit pour désigner des citadins vivant de moyens incertains, usant de la violence pour contrôler un territoire urbain, pour extorquer des fonds ou des moyens de subsistance, pour protéger des commerces illicites comme ceux des jeux d’argent, de la contrebande, de la prostitution, et au service de patrons pour leurs fins privées ou leurs objectifs politiques. À cause de cette association, le terme capoeira servit aussi dans les polémiques pour dénigrer et insulter ses adversaires.

Cet usage ne fait qu’étendre le sens du terme, tel que nous l’avons défini, en l’éloignant encore d’un jeu, sans remettre en cause nos remarques sur ce que l’on appelle le jeu de capoeira. Il n’y a aucune raison de croire que le jeu de capoeira ait été réservé aux voyous ainsi définis, ni qu’ils en aient été en général exclus.

Base de documentation

Biais de la documentation historique

Les événements réels peuvent comporter tous les degrés de participation, mais ils n’ont pas une chance égale de donner lieu à la constitution d’une archive disponible pour l’étude historique.

Plaçons-nous près du pôle du jeu : musique, rigolade, cachaça, tout le monde participe à la mesure où il le souhaite, soit en chantant et frappant dans ses mains seulement, soit en s’affrontant dans le respect des limites admises par tous; c’est peut-être un moment d’un samba ou batuque qui a pu commencer après une cérémonie religieuse, qui continue avec de la musique et de la danse, etc., et qui se poursuit ensuite, pas de blessé grave, pas de plaintes, et la fête ne dérange pas excessivement les voisins. Pour qu’il en reste une trace écrite, il faut un témoin tout à fait particulier, proche de ce qu’on appelle aujourd’hui un ethnologue; il n’y a même pas assez de drame pour alimenter l’action d’un roman naturaliste. Une fois cette description connue, l’événement peut se reproduire mille fois, il ne donne pas lieu à de nouvelles publications : on connaît. Seuls l’éloignement dans le temps ou les changements de point de vue produisent des nouvelles descriptions.

Allons à l’autre extrémité de l’axe, en sautant toutes les positions intermédiaires: nous trouvons un petit nombre d’individus au milieu de gens surpris, qui ne participent pas, qui ont peur; des victimes blessées ou mortes, des dommages matériels. Chaque fois que la perturbation survient, des protestations suivent, qui inquiètent et mobilisent les journalistes et les autorités, qui produisent une masse d’archives. Ces relations n’apportent, la plupart du temps, que fort peu d’information positive, puisque leur objet unique est de dénoncer ou de réprimer. Même si l’interdiction de fait du jeu de capoeira rapproche toutes les pratiques dans une répression commune, les archives privilégient l’activité qui divise et qui dérange, au détriment des informations sur les pratiques consensuelles et les relations communautaires.

Dans le contexte de la répression, les plus habiles vivent cachés.

Même si l’information utile va s’y trouver inégalement répartie, nous devons rechercher une large base de documentation. La participation communautaire est graduée, de celui qui s’enfuit à celui qui joue, en passant par ceux qui assistent de loin, s’approchent, commentent, chantent et frappent dans leur mains sans toutefois se présenter pour la lutte, ceux qui dirigent la musique. Souvent les descriptions ne permettent de se faire qu’une idée très imparfaite de la participation des présents, l’auteur hostile ou favorable ayant tendance à passer sous silence les aspects les plus difficiles à recevoir pour son public. On ne peut définir de critère pour inclure ou exclure une description dans la base de documentation; on peut moins encore rejeter en bloc une catégorie de sources.

Il nous faut donc examiner tout ce qui comporte le terme capoeira, ne serait-ce que pour établir, pour chaque époque et chaque lieu, qui en fait usage et dans quel sens et les associations symboliques qui le relient aux corps individuels et au corps social.

Autres noms du jeu de capoeira

Les peuples se montrent particulièrement inventifs pour désigner ce qui est à la fois répréhensible et plaisant. Il y a, en plus, des traditions locales. Les pratiquants du jeu ont pu préférer le désigner par un autre nom.

Ces considérations nous empêchent de retenir le terme capoeira comme critère de sélection des documents. Il faut examiner tout ce qui a trait à la vie populaire, avec une attention particulière pour les auteurs qui proposent un changement de point de vue, qui sont susceptibles de rechercher, dans la description de faits sociaux, des arguments à l’appui de leurs thèses.

Comparaisons

Les jeux de combat, que ce soit entre camarades ou contre un adversaire soit habituel comme les habitants d’un quartier voisin, soit institutionnel comme la police, sont très répandus de par le monde. Des comparaisons nous permettront de mieux distinguer ce qui fait l’originalité du jeu de capoeira par rapport à ce que l’on trouve dans d’autres pays, et ce qui ressort de régularités générales.

Contexte social

Si nous prenons comme définition de l’objet de notre enquête “une lutte sans but utilitaire immédiat”, nous incorporerons sans doute tous les faits sociaux qui nous intéressent. Mais il nous faut en plus déterminer des éléments du contexte, parmi lesquels figurent en premier lieu l’attitude des différentes parties de la société vis‑à‑vis de la violence, de l’exercice corporel et du courage physique. Plus largement, il nous paraît important pour la compréhension du jeu de capoeira de se renseigner à chaque époque sur l’état social des lieux où il se déroule.

L’histoire de la capoeira débouche ainsi sur l’histoire sociale du Brésil. Bien que cette recherche soit d’un grand intérêt, nous nous concentrerons sur les savoirs et les valeurs incarnés dans les joueurs de capoeira, et abandonneront cette enquête aux historiens professionnels.

Précautions

Une lecture des documents trop orientée par notre intérêt pour le jeu de capoeira risque de nous entraîner à des conclusions hâtives et à la construction de mythes adaptés à l’idée que notre propre manière de pratiquer nous en donne. Si cette construction est consciente, pas de problème, sinon qu’on finit toujours par croire à ses propres inventions. Il n’est peut-être pas très sage de vouloir à la fois exprimer poétiquement et dramatiquement une sagesse, et produire, sur la base de témoignages examinés avec rigueur, des assertions explicites que d’autres pourront vérifier et discuter.

Si nous souhaitons, par l’étude de l’histoire, affaiblir nos préjugés pour nous mettre mieux en mesure d’apprendre ce que le jeu de capoeira peut nous enseigner, il nous faut nous attacher aux détails concrets. Les détails, quand on y réfléchit, indiquent la nature des relations sociales.

Les rapports sociaux se reflètent notamment dans le choix des mots, dans les exagérations ou les diminutions plaisantes, dans les formules convenues, que l’on ne peut détecter et comprendre qu’avec un soin extrême pour le lexique, basé sur des documents contemporains, puisque le sens de mots varie avec le temps, et que ceux-ci peuvent perdre ou gagner des significations ou des associations essentielles à la compréhension d’un texte. Les migrations, volontaires ou forcées comme dans le cas de l’esclavage, provoquent des rencontres des langues, des équivoques entre celle d’origine et celle d’arrivée. Après une ou deux générations, le sens originel de mots qui viennent d’une langue qui n’est plus en usage se perd entièrement. Il devient difficile de comprendre une plaisanterie, le nom d’une chose, le surnom d’une personne.

Dans ces conditions, au lieu d’argumenter en faveur de l’usage que nous avons du jeu de capoeira, nous mettrons sur la place publique ce qu’il faut pour profiter des enseignements du passé. Les capoeiristes pourront combiner ces ressources à la transmission orale, gestuelle, musicale, en un mot, pratique du jeu de capoeira dont ils sont l’aboutissement pour répondre aux circonstances du présent. Les communautés de capoeiristes accepteront, adopteront ou rejetteront ces réponses.

Pourquoi répartir les documents en périodes

L’objet de notre enquête (le jeu de capoeira) s’adapte et répond aux transformations de la société. La vision du monde des écrivains et artistes évolue; les intérêts du public auquel ils s’adressent changent aussi.

La ville a absorbé un lieu qui était à la campagne. Un métier disparaît, et ceux qui le pratiquaient doivent trouver une autre occupation. Des suppositions communes, sur lesquelles se basent les relations entre les gens, se répandent ou s’effondrent; les valeurs d’échange fluctuent; par suite, les institutions évoluent. Les mots changent, et aussi l’usage qu’on en fait. Des choses qui laissaient indifférents prennent des associations symboliques qui éveillent des émotions, des termes qui suscitaient des passions tombent dans l’oubli ou nourrissent seulement la nostalgie. Pour évoquer des choses interdites ou réprouvées, ou bien pour resserrer les liens entre les personnes qui communiquent en utilisant un code à usage privé, on remplace le mot juste par un autre, qui désigne une chose habituellement en rapport avec celle qu’on ne veut pas nommer. Ce terme, au fil du temps, peut devenir à son tour trop explicite; une nouvelle métonymie vient alors le remplacer.

Comprendre tout cela, c’est faire un travail d’historien qui dépasse les objectifs que nous pouvons nous fixer ici. Mais pour au moins éviter les fausses pistes, les rapprochements arbitraires, les confusions ridicules, les explications fantastiques, naïves ou trop ingénieuses, il faut garder une claire conscience du moment décrit par le document. L’instrument de cette conscience, c’est le regroupement de la documentation en périodes.

Durée d’une période

Jusqu’à présent, les textes ont eu un effet limité dans le jeu de capoeira et dans ses adaptations à son environnement. Il ne fait aucun doute que certains maîtres peuvent utiliser des documents pour étayer leur interprétation du jeu de capoeira. Ces explications soutiennent des formes nouvelles d’un savoir pratique en réponse à l’évolution d’une situation ou en défense d’un intérêt. Mais les écrits ont beaucoup moins pesé sur le jeu que les disques n’ont influencé la musique de capoeira. La documentation n’a pas force de loi. Bien que sa vérité se trouve dans des gestes et non dans des paroles, le jeu de capoeira a les caractéristiques d’une tradition orale. Chaque génération se base sur les façons de voir courantes de son temps. La consultation des archives peut aider à se dégager de l’emprise du présent, et à récupérer un sentiment de l’étendue des possibles; mais l’étude des documents ne peut, par elle‑même, indiquer la manière de faire appropriée à l’instant.

L’information la plus intéressante sur le jeu de capoeira, qu’elle soit écrite ou orale, vient des souvenirs des plus anciens. Ceux qui ont déjà vu la trajectoire serpentine du jeu de capoeira changer de direction peuvent, par une remarque ou une histoire, suggérer l’ouverture de possibilités hors de ce qui se pratique couramment. Certains en usent avec art. Un maître dit ce qu’il faut dire à l’oreille prête à l’entendre. Il ne nous appartient pas de dire si la nostalgie fait partie de la pensée des capoeiristes, mais souvent, cette pensée prend la forme du regret d’une époque révolue. Pour notre part, nous croyons que les moments d’accomplissement sont rares, et qu’ils se détachent dans la mémoire comme des éclats brillants sur la surface terne du présent. Quelle que soit la manière des anciens de transmettre leur savoir, leur mémoire peut remonter au plus à soixante‑dix ans dans le passé. Au delà, nous traitons ces propos comme la légende de la capoeira, un enseignement un peu différent de celui de l’histoire. En deçà, nous croyons devoir croire un fait établi quand un nombre suffisant de témoignages indépendants le mentionne.

Nous avons décidé de découper la brève histoire de la documentation de la capoeira et du jeu de capoeira en périodes d’à peu près la moitié de la durée des faits de tradition orale. Il n’a pas été difficile de trouver dans l’histoire du Brésil des bornes espacées de 25 à 35 ans.

Moments de mutation

À certains moments, les principes avec lesquels nous nous expliquons le monde changent.

Des pratiques jusque là inconnues apparaissent que leurs adeptes construisent sur de nouvelles interprétations d’usages anciens.

Des réactions à ces innovations limitent ensuite l’espace que les nouvelles pratiques ont pu permettre à leurs promoteurs de conquérir.

Dans ces luttes, aussi bien les partisans de la nouveauté que les conservateurs nient souvent les modifications qu’ils ont apportées aux pratiques anciennes, et font de leur activité pour les premiers, et des limites qu’il faut y mettre, pour les seconds, la continuation d’un passé immémorial, dans ce que l’on a appelé l’invention de la tradition.

Des changements de la façon de faire et donc de penser se sont produits selon ce schéma à l’époque de l’indépendance politique du Brésil (1818-1822), après l’abdication du premier empereur don Pedro I (1831-1842), pendant et après la guerre du Paraguay (1865-1870), à la chute de l’esclavage suivie par celle du Pouvoir Modérateur de l’Empereur (1884-1893), à celle des troubles qui mirent fin à la Vieille République (1924-1930), vers la fin des années 1960 malgré la dictature militaire, et, assez nettement, à partir des années 1990. Ces époques d’instabilité et de conflit créaient la possibilité et le besoin d’adapter les anciennes pratiques en vue de nouveaux objectifs.

Nous avons choisi les limites de nos périodes principalement sur la base de l’observation des textes que nous citons.

Présentation des périodes

Période coloniale jusqu’à 1808: à la recherche de traces

Le Portugal revendique officiellement le territoire du futur Brésil en 1500.

Pour l’époque coloniale, nous n’avons connaissance d’aucun document contemporain, à l’exception d’un registre de police signalant une arrestation pour capoeira, qui donna lieu à un court procès terminé en 1789.

Ce document ouvre une longue série de documents policiers et judiciaires qui traitent des capoeiras comme d’un problème d’ordre public, mais dans lesquels, parmi les centaines de pages d’inscriptions de greffiers, de rapports, de correspondances et de projets de lois, on ne trouve, à notre connaissance, que de rares allusions sur la pratique du jeu de capoeira.

Des écrivains nationalistes, à partir de 1930, ont propagé une réinterprétation de la capoeira qui en fait un symbole de l’identité brésilienne. Ils ont retouché des chroniques et des ouvrages littéraires, en y greffant des descriptions de la capoeira largement postérieures, dans des chapitres de livres sur le “Rio au temps des Vice-Rois”. Ces documents nous informent sur le point de vue de la Direction de l’Idéologie et de la Propagande au temps de la dictature de Getúlio Vargas (1938-1945), pas sur la capoeira telle qu’elle a pu exister avant l’arrivée de la Cour royale du Portugal en 1808, et moins encore sur les formes primitives du jeu de capoeira.

Nous croyons très utiles les recherches des historiens sur la vie sociale du Brésil pendant les diverses phases de l’époque coloniale, sur le trafic négrier des deux côtés de l’Atlantique, sur les luttes des esclaves et du petit peuple, sur les communautés d’esclaves en fuite et autres déserteurs (quilombos), sur les régions de l’Afrique dont les traficants tiraient les esclaves.

Cependant, nous doutons que les archives coloniales du Brésil révèlent beaucoup de détails sur la partie la plus humble et méprisée de la population, les esclaves, parmi lesquels, selon les documents de la période suivante, se sont développés les jeux, danses et exercices guerriers qui ont évolué pour donner le jeu de capoeira. L’Histoire montre abondamment que partout, les activités discrètes, dissimulées, indépendantes et décentralisées résistent le mieux au contrôle des maîtres. Ces activités résistent aussi mieux aux efforts des historiens.

Quant aux rapports des missionnaires et explorateurs de l’Afrique, ils nous sont utiles pour nous figurer une certaine forme de pensée qui aurait pu se transmettre jusqu’à nous à travers l’exercice du jeu de capoeira.

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Vers un Brésil indépendant, 1808-1831: premiers documents

En 1808, la cour royale de Portugal se déplace au Brésil, fuyant l’invasion du pays par les troupes françaises. La présence de la Cour lève les restrictions administratives au développement d’une colonie: le pays, qui était interdit aux étrangers, leur est désormais ouvert; en 1821, les revendications constitutionnelles des Portugais d’Europe causent le retour du roi João VI à Lisbonne, mais son fils Pedro resté au Brésil ne parvient à contrôler le pays qu’en proclamant son indépendance en 1822. Il quitte le Brésil en 1831, à la mort de João VI, pour s’occuper de la succession européenne, n’ayant pas réussi à régner à la fois sur la métropole et sur l’ancienne colonie; le pouvoir revient à des Brésiliens.

La curiosité européenne envers un pays qui était resté longtemps fermé suscite un bon nombre d’ouvrages scientifiques et de relations de voyage dès la fin de la guerre en Europe en 1815. Quelques-uns de ces voyageurs s’intéressent aux coutumes d’un pays divisé en trois castes… Deux artistes, venus de pays où la boxe et les autres formes de lutte étaient un sujet d’intérêt légitime, nous ont laissé des traces du jeu de capoeira : Moritz Rugendas (1825) et Augustus Earle (1824). Ces deux témoignages, images et textes, sur le jeu de capoeira sont les seules descriptions dont nous ayons connaissance jusqu’à 1886.

Les Brésiliens, quand ils écrivent, ne donnent guère de nouvelles de leur personnel esclave, et moins encore de cette partie de la vie de leurs subordonnés qui ne concerne pas la production, où ils n’ont aucune part. Les distractions de nègres, principalement la musique et la danse, sont interdites en ville. Outre jogar capoeira, les documents policiers et judiciaires mentionnent les nègres capoeiras, ce qui désigne probablement une attitude d’insubordination et de résistance à l’autorité. L’étude de ces documents, d’ailleurs intéressante, renseigne plus sur l’évolution politique des élites brésiliennes que sur le jeu ou les techniques de lutte des Nègres.

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1831-1865: rien

Après le départ forcé de l’empereur du Brésil Pedro I en 1831, la vie sociale au Brésil reste une affaire de parrainage… En 1865 commence la guerre du Paraguay. Le recrutement de Nègres et de métis, qui vont devenir des compagnons d’armes des Blancs pendant les combats, va bouleverser les relations raciales au Brésil.

La période 1831-1865 ne livre pratiquement aucun document qui sur le jeu de capoeira.

En Europe, l’intérêt suscité par le Brésil est retombé. Les autorités brésiliennes font publier des ouvrages destinés à stimuler l’immigration d’européens; leurs auteurs puisent leur information dans l’Univers Pittoresque: Brésil du brasilianiste Ferdinand Denis (1837). Les écrivains s’attachent plus à fournir des données sur l’économie brésilienne, l’administration et la législation, que sur les Brésiliens, le petit peuple et les esclaves.

À Rio de Janeiro, la chronique policière de la répression aux activités indépendantes des Nègres et de la surveillance des pauvres en ville se poursuit, toujours sans détails utiles sur le jeu de capoeira. Les historiens qui étudient ces archives dans le but exclusif de documenter la capoeira sont inévitablement voués à la construction mythologique. Il reste une masse considérable d’archives à étudier, celles de la presse, en particulier des publications populaires, pas toujours bien conservées.

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1865-1893 : les capoeiras, un problème de Rio de Janeiro

Pendant la guerre du Paraguay (1865–1870), l’attention générale ne se dirige évidemment pas vers les jeux et les luttes.

Sur les champs de bataille, les combattants ont créé entre eux et aussi avec leurs officiers des liens de solidarité. Revenus à la vie civile, les anciens combattants, parmi lesquels les chroniqueurs laissent entendre qu’il y a bon nombre de capoeiras, participent à la pression politique qui aboutit à la première loi d’émancipation des esclaves, dite “du Ventre libre”, le 28 septembre 1871, dans une atmosphère de grande agitation populaire.

Après cette victoire, l’agitation retombe. Le gouvernement n’applique pas la loi qui prévoyait que l’école publique prépare l’insertion des jeunes enfants d’esclaves, désormais libres. La politique d’encouragement à l’immigration européenne rend la situation des Brésiliens pauvres encore plus précaire. Cette immigration fortement masculine crée un déséquilibre des sexes qui contribue à exacerber les tensions sociales. Dans la deuxième moitié des années 1870, les autorités de Rio de Janeiro manifestent fortement leur préoccupation de l’existence et du nombre des capoeiras, ces turbulents qui pratiquent entre eux et sur des passants des violences qui semblent gratuites. Les documents policiers se prolongent par des rapports ministériels, des projets de loi et des discussions parlementaires. Les journaux, qui ont proliféré et commencent leur mutation d’organes d’opinion politique à instrument d’information, mentionnent des exactions, réclament des mesures.

De 1884 au 13 mai 1888, la campagne pour l’abolition de l’esclavage se développe dans les provinces du Brésil. Dans certaines villes, cette agitation a un caractère révolutionnaire. Le 13 mai 1888, une loi abolit l’esclavage sans indemnité pour les propriétaires ni pour les victimes de l’esclavage. Le gouvernement ne prend aucune mesure pour assurer l’avenir des libérés.

Après une violente campagne de répression, pendant laquelle la police emprisonne les capoeiras qu’elle connaît, une loi fait du jeu de capoeira pratiqué sur la place publique un délit.

L’étouffement de la Révolte de la Marine (Revolta da Armada) en 1893 marque la stabilisation du régime républicain au niveau central.

Les écrivains de la période 1865-1893, journalistes et littérateurs, sont presque tous hostiles à l’activité physique, qu’ils considèrent comme très inférieure à l’activité intellectuelle pure. Ils ne s’intéressent pas aux classes populaires, qu’ils trouvent laides et ennuyeuses. Dans la presse illustrée et populaire, et dans les tableaux musicaux du théâtre de revue, le personnage du capoeira, comme type urbain apparaît vers 1878. Le courant naturaliste dans la littérature livre quelques informations sur le jeu ou gymnastique spéciale que pratiquent les voyous capoeiras.

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1893-1930: la Vieille République à la recherche d’un sport tropical

La société de la Vieille République, de 1889 à 1930, continue celle de l’empire, sans le pouvoir modérateur. Les dominants, conquis par l’idéologie raciste en vigueur en Europe et aux États‑Unis, entreprennent d’éliminer les Nègres, en leur préférant constamment les immigrants européens. Cette situation extrêmement défavorable va pourtant susciter, par réaction, toute une série de publications en défense de l’apport africain au Brésil.

Des intellectuels nationalistes font du jeu de capoeira, alors que le Brésil importe d’Angleterre l’esprit sportif, un élément du discours culturel national. La presse fournit aussi ses premiers documents de valeur. Un écrivain journaliste, João do Rio, adopte le reportage de terrain, et interroge les Bahianais de Rio sur leurs jeux – dont le jeu de São Bento, ou cungu, ou de capoeira (1907). Un capoeiriste de Rio triomphe en 1909 d’un lutteur de jiu‑jitsu sur le ring; prétexte à un récit et quelques photos montrant des positions d’entraînement. L’invention du phonographe et du cinématographe ont probablement permis l’enregistrement des premières archives auditives ou visuelles, qu’il faudrait retrouver si les mauvaises conditions de conservation ne les ont pas détruites.

Un historien et militant de l’émancipation des Nègres à Bahia, Manoel Raimundo Querino, décrit en 1916 avec des détails le jeu de capoeira dans A Bahia de outrora. À Salvador, on dispose sur cette période de témoignages, parfois écrit, d’anciens, de la tradition orale, d’archives policières et de presse. Des étudiant(e)s bahianais sont désormais logiquement à la tête de ces recherches.

C’est le début de la véritable histoire de la capoeira que nous connaissons; auparavant, il faut mettre en question le lien de la plus grande partie des documents que nous avons rencontrés avec l’objet de notre recherche, en raison de l’ambiguïté du terme capoeira, et de l’absence, sauf dans les premières descriptions au moment de l’indépendance politique du Brésil qui caractérisent le jeu comme une “danse guerrière”, d’un élément caractéristique de la capoeira de Bahia, la musique, fut‑elle de chants accompagnés de battements de mains.

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1930-1964: deux stratégies pour la promotion de la capoeira de Bahia

En 1930, l’instabilité de la Vieille République se résout en un coup d’État, qui, d’une certaine façon, resuscite le pouvoir modérateur dans la personne du dictateur Vargas. Ce régime peu ami de la liberté de pensée emploie des intellectuels pour écrire, à partir des faits connus, une histoire officielle de la nationalité brésilienne, qui intègre, bien qu’en position subalterne, l’apport africain, et associe la capoeira à la figure du métis. L’État Nouveau réprime les organisations politiques, y compris celles des Nègres brésiliens, mais applique, mieux que son prédécesseur, les lois sur la liberté de culte aux religions d’origine africaine; le samba sert aussi à l’exaltation nationale.

Une tentative de rendre officielle une capoeira strictement sportive à Rio échoue au début des années 1930.

Bahia, depuis de nombreuses années, est une sorte de symbole de la richesse culturelle du Brésil; le jeu de capoeira y est encore vivace, malgré la répression des années 20. Elle y sert en tant que sport et en tant que spectacle folklorique. C’est cette modalité du jeu, avec son accompagnement musical, qui est acceptée officiellement, et va se diffuser dans tout le Brésil, occultant les autres formes locales du jeu ou fusionnant avec elles.

Après la seconde guerre mondiale, le Brésil devient plus démocratique; le système du parrainage s’est affaibli, surtout dans le Sud‑Est, la partie la plus riche du pays, où l’immigration européenne massive des années 1870-1920 a bouleversé les structures sociales. Les habitants du Nord‑Est (en particulier, de Bahia) se dirigent vers la grande ville industrielle, São Paulo; parmi eux, certains y implantent la capoeira dans les années 1960.

La documentation est volumineuse… et la loi sur les droits d’auteur interdit de la distribuer publiquement sur Internet, même gratuitement (les échanges de personne à personne ne tombent pas sous le coup de la loi). On trouve des reportages et articles de journaux, souvent illustrés de photos, des compte‑rendus de folkloristes, notamment Edison Carneiro (1937), d’artistes comme le photographe Pierre Verger (1946-47), le peintre Carybé, la musicienne Eunice Catunda (1952), et surtout les premiers témoignages directs de capoeiristes sous la forme de disques de musique de capoeira, d’enregistrements effectués par des chercheurs ou de petits livres généralement écrits avec l’aide et le conseil d’intellectuels sympathisants. Un officier de la Marine, Lamartine Pereira da Costa, publie dans une édition populaire Capoeira sem Mestre (Capoeira sans maître, 1960), un manuel pratique qui illustre les principaux mouvements, considérant, comme Burlamaqui en 1928, la capoeira comme une espèce de gymnastique, une collection de techniques corporelles.

Des capoeiristes de renom, des scènes de jeu de capoeira apparaissent dans des livres d’auteurs réputés comme Jorge Amado, dans des pièces de théâtre comme Pagador de Promessa (et film du même nom, Palme d’Or à Cannes, 1962). Il y a aussi des films documentaires et des reportages de télévision; on peut espérer que l’expansion mondiale de la capoeira nous en fera connaître d’autres.

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1965-1985: la capoeirologie sous la dictature

Un coup d’état militaire, en 1964, relance le Brésil dans une période de pouvoir autoritaire, cette fois‑ci sans modération, au service des puissances économiques. Les généraux s’arment du nationalisme, récupérant les thèmes des années 30 en y ajoutant une bonne dose de discipline militaire. La capoeira, qui à cette époque commence à s’enseigner dans des académies, subit les effets de cette ambiance.

Le jeu répercute aussi les changements de la vie populaire à Bahia. La construction des routes depuis la fin des années 1940 et celle des quais au début des années 1960 ont supprimé beaucoup d’emplois sur le port. Le travail dans l’industrie ou dans le bâtiment n’a pas les heures d’attente des porteurs du port, propices à la pratique informelle du jeu de capoeira. À cette époque de forte croissance économique du Brésil, centrée sur le Sud‑Est, le tourisme interne augmente. À Salvador, une administration municipale organise et développe les attractions touristiques; elle prend une position dominante pour les groupes de capoeiristes qui recherchent, dans le spectacle folklorique, une opportunité de travail.

Dans Capoeira Angola, ensaio sócio‑etnográfico, de 1968, Waldeloir Rego, un autodidacte bahianais très bien informé de la culture afro‑brésilienne, fournit un document exceptionnel sur la capoeira de Bahia à cette époque. D’autres travaux suivent. Soit ils reflètent la gêne de certains par rapport à une activité supposée nationale, mais qui apparaît trop locale, soit ils approfondissent ou actualisent les informations sur la musique ou la biographie de maîtres. On doit au capoeiriste élève de Bimba Jair Moura un documentaire sur la vieille garde des maîtres de Salvador, Dança de Guerra, 1968. À partir de 1970, des folkloristes et des capoeiristes ont enregistré les déclarations rétrospectives de vieux maîtres et leur musique.

La publication d’ouvrages de folklore et d’articles de journaux se poursuit; la capoeira est désormais aussi une attraction touristique bien établie. La production de disques donne aussi des documents, d’inégale valeur. Un reportage sur l’académie de Bimba mérite d’être signalé.

On trouve aussi des compte‑rendus de l’ouverture d’académies de capoeira à São Paulo et dans d’autres lieux, où elle se pratique comme une activité sportive et un enseignement par des professionnels. À Rio, où le jeu de capoeira a peut‑être subsisté discrètement dans les quartiers populaires, un groupe de jeunes de classe moyenne entreprend vers 1965 de le réinventer à partir de tout ce qu’il peut en apprendre. Le groupe Senzala crée ses propres archives et attire l’attention de la presse.

Avec les indépendances africaines dans les années 1960 les études ethnologiques de ce continent ont pris de nouvelles directions. Des chercheurs incluent les faits culturels réputés d’origine africaine dans leurs recherches, aboutissant, particulièrement à la fin de la période, à des publications qui situent mieux la permanence des pensées africaines de diverses régions du continent, notamment dans la musique, et aussi les limites de leur transmission.

Cette période est aussi celle de la construction d’organisations formalisées, comme les Fédérations de capoeira dans les États brésiliens, sous l’impulsion officielle. Ces institutions ont produit une masse de documents qui reflète leur activité sportive, des règlements, des classifications en grades, des nomenclatures de mouvements.

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de 1985 à l’actualité: l’implication de l’université

Alors que nous arrivons dans l’actualité, des journalistes, des anthropologues, des politiciens, des dirigeants de groupes de capoeira ou d’autres personnes dans le cadre de leur activité produisent une grande masse de documents, avec un fort taux de répétition. La destination voulue par leurs auteurs et l’usage que les autres en font prennent généralement le pas sur leur valeur historique, bien que les changements dans la pratique de la capoeira soient assez rapides pour être sensibles après un écart de seulement quelques années.

L’expansion de la capoeira dans des milieux sociaux ayant accès à l’éducation supérieure a suscité à l’étranger et au Brésil, la figure du capoeiriste universitaire, qui effectue des recherches autour de son activité de loisir, apparaît. Des chercheurs en sciences sociales choisissent aussi la capoeira comme sujet d’étude.

Dans le domaine de l’histoire, les chercheurs ont mis au jour des quantités de documents; mais les conclusions qu’ils en ont tiré ont parfois dérivé du côté de la mythologie.

Le domaine de la “capoeirologie” est désormais immense. On ne compte plus les livres, articles, enregistrements, films et vidéos sur le thème: la difficulté est de s’y reconnaître. Des capoeiristes étrangers au Brésil commencent aussi à exprimer leur point de vue, quelquefois fort intéressant.

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Notas

invention de la tradition: Hobsbawm, Eric et Ranger, Terence, The Invention of Tradition, 1993; Goody, Jack, The Interface Between the Written and the Oral, 1987.


Révisions et remerciements

  • Première mise en ligne 16 mars 2001 (en portugais)
  • Corrections le 11 octobre 2002; actualisation en novembre 2004
  • Texte augmenté et revu en français le 7 juin 2007.
  • Revu le 17 juin. Merci à Carlos Carvalho Cavalheiro pour sa révision de la version portugaise et ses questions et critiques. (Carlos Carvalho Cavalheiro)
  • Revu et augmenté le 11 septembre 2007. Merci à Matthias Rörig‑Assunção pour sa révision de la version française et ses critiques constructives. (Matthias Rörig‑Assunção)